Ramadan pique-assiettes

Décidément, je n’en échapperais pas, des pique-assiettes. Cette fois, les malotrus ont décidé de squatter la baraque pendant 1 mois. Alors que je leur avais fait comprendre que cela me dérangeait, ils n’ont font qu’à la tête. Sans doute l’égoisme des pauvres selon Clouscard. Donc, des nuits blanches dès 3 heures du matin en perspective et tout ça pendant 30 jours non stop. L’autre avait raison, quand elle me disait quand elle ne serait plus là, je serais totalement dominé par ma faiblesse et ma propension à dire oui à tout.

Le pire est que quand  vous êtes dans leur situation, vous n’êtes plus capable d’empathie. Cette capacité à se mettre à la place de l’autre, à considérer le point de vue de l’autre. C’est toujours vous, rien que vous. D’un certain coté, moi, malgré ma folie et ma haine, je suis capable d’empathie. Je pense qu’ils sont beaucoup trop fauchés pour se permettre de passer le Ramadan avec toutes les dépenses et donc, si cela les allège de rester chez moi, c’est toujours autant de centimes gagnés dans les frais de transport et la collation nocturne.

C’est terrible l’épreuve qu’ils traversent alors qu’il y a 10 ans, ils vivaient tellement dans le faste qu’ils jetaient de la nourriture hors de prix comme si de rien n’était. Cette fortune provenait du vol et de cette tendance maléfique à vouloir faire comme les autres. Dieu ne châtie pas, mais si vous avez pris en 1 an ce que vous deviez gagner en 10 ans, alors ne vous étonnez pas de crever de faim pendant les 9 ans restants. Je suis également fauché, la dèche est constante, de temps en temps, comme ces deux dernières semaines, j’ai eu une accalmie et j’en ai profité, mais de nouveau, ça racle les fonds de tiroir.

Ma dernière sponso a été payante, 250 euros et j’ai eu le paiement en quelques jours. Vivement la prochaine, même si je rêve. Ce type d’offre n’arrive que quelques fois par an. De plus, le ramadan, c’est aussi payer son dû à Dieu pour qu’il m’en redonne pour l’année suivante. L’année dernière, c’était comme maintenant, fauché comme les blés et je n’avais rien payé. Je pense que la dèche actuelle vient de ça et sans doute d’autre chose, que le monde court à sa perte en éclatant de rire comme un fou furieux.