Les collines par delà le voile

Et j’ai vu une plaine au lointain, une rivière à traverser, la rivière des morts. La rivière de passage. Les trois anges étaient avec moi, souriantes, resplendissantes, pleines de bonté. Je n’avais qu’à traverser cette rivière pour emprunter le voile du passage. Derrière moi, se dresse un monde de haine, de turpitudes, de scélérats, de malotrus, de voleurs, de menteurs, d’hypocrites, d’enflures dont l’idée lumineuse au matin est d’écraser les autres. Les méprisant avec leur sourire. Derrière moi, se dresse un monde de pauvreté, de cris d’angoisse dans la nuit, de cris déchirés sur l’oreiller, de grosses larmes qui coulent sur les joues.

Faisant de mon possible, mais échouant à chaque passage. Chaque porte fermée, chaque chemin remplis d’épines vénéneuses. Derrière moi se trouve des amis perdus de vue, des faux amis, une famille en lambeaux, ne regardant que ses propres soucis et sa propre détresse. Derrière moi, se trouve des amours lubriques, des amours déviants, des amours d’illusion. Derrière moi, je sentais le souffle ardent de ce monde, des braises enflammées, des ricanements noirs, des soupirs excédédés, me disant de rester que je n’ai pas fini de souffrir, de pleurer, de gémir et de hurler ma colère vers le ciel immaculé.

Je traverse cette rivière et tous mes soucis s’envolent, la lourdeur s’efface. Chaque muscle, chaque nerf, chaque molécule se relâche dans un soupir de soulagement, de félicité et de sérénité. Enfin, je suis libre de toutes entraves. L’herbe verte résonne sous mes pas, l’odeur de la pluie douce et fraiche sur le sol et les roseaux chantonnent mon arrivée dans ce paradis céleste. Et ensuite, je les vois.

Assis et debout sur l’herbe paradisiaque, mère, père et frère, tous m’attendent, souriant, me cajolant, me réconfortant, me disant que c’est fini, la traversée de la vallée des larmes arrive à sa fin. Je peux m’asseoir, m’allonger sur cette herbe, fantasme des couches illuminées et je regarde vers le ciel, les anges et le Divin me contemplent en souriant et en me félicitant. Je plonge doucement dans un sommeil, comme un corps qui plonge dans un océan sans fond. D’autres lumières s’allument, me disent que tout ira bien maintenant et qu’il n’y a plus aucune raison de verser des larmes, à part celles de la joie.

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